Thèse soutenue par Madame SAVINEL Bérengère : "Prendre le parti des femmes. L’institutionnalisation d'une cause objet dans le champ politique (2000-2017)", dirigée par Monsieur Eric DARRAS et Madame Laure BERENI
le 20 mai 2022
à 14h15
Manufacture des Tabacs
Salle MQ212
L'École doctorale a le plaisir de vous annoncer que Mme SAVINEL Bérengère a soutenu publiquement ses travaux de thèse intitulés "Prendre le parti des femmes. L’institutionnalisation d'une cause objet dans le champ politique (2000-2017)", dirigés par et Madame Laure BERENI et Monsieur Eric DARRAS du LaSSP.
Résumé :

Cette thèse interroge les modalités d’institutionnalisation de la cause des femmes dans les principaux partis de gouvernement (PS, UMP-LR, pôle centriste) et les assemblées élues (Assemblée Nationale et assemblées élues locales) en contexte post-parité (2000-2017). La faiblesse de l’institutionnalisation de la cause des femmes dans ces institutions est analysée à travers le double prisme des résistances des oligarchies partisanes et des logiques de professionnalisation des militantes, pouvant elles-mêmes tirer parti d’une institutionnalisation à la marge. On montre que la délégation de la cause des femmes aux expertes de l’égalité au sein et à proximité des assemblées élues tend à renforcer le processus de standardisation des politiques de genre. Réinvesties occasionnellement par des spécialistes de la gestion des intérêts du parti à travers leur enchâssement dans des enjeux emblématiques (laïcité, sécurité, famille), la différenciation des politiques de genre reste circonscrite à quelques dossiers. Cette différenciation est au demeurant euphémisée par une forme de tolérance à l’indiscipline partisane à l’échelle nationale et par des stratégies de dissimulation des réorientations de l’action publique à l’échelle locale. L’élection présidentielle de 2017 constitue un point d’orgue des usages de cette cause objet par les généralistes de la représentation. Faiblement investie sur le plan programmatique par les candidat·es et leurs équipes, cette cause fait pourtant l’objet d’usages symboliques distinctifs accentués par la mise en place des primaires et la dynamique d’hétéronomisation de la compétition politique. Sa mise à l’agenda électoral par les journalistes et les dits présidentiables apparaît fortement sélective. Cause adjectivale et malléable, elle se décline à travers d’autres thèmes jugés plus rentables (comme la famille et l’islam). Au-delà de leur fonction distinctive dans la compétition des primaires, ces usages des enjeux de genre traduisent les ajustements des candidat·es face à la remobilisation de l’électorat catholique conservateur et à la dite « droitisation » des électeurs·trices.


Mots-Clés : Cause des femmes, Partis politiques, Mobilisations collectives, Politiques publiques, Campagne électorale, Professionnalisation

 
Composition du jury :

M. Eric DARRAS

Sciences po Toulouse

Directeur de thèse

Mme LAURE BERENI

CNRS

Co-directrice de thèse

Mme Catherine ACHIN

Université Paris Dauphine - PSL

Rapporteur

M. Rémi LEFEBVRE

Université Lille II

Rapporteur

M. Jérémie NOLLET

IEP Toulouse

Examinateur

M. Christian LEBART

IEP Rennes

Examinateur

Mme Sandrine LEVEQUE

IEP Lille

Examinatrice


 
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