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Cette thèse interroge les modalités d’institutionnalisation de la cause des femmes dans les principaux partis de gouvernement (PS, UMP-LR, pôle centriste) et les assemblées élues (Assemblée Nationale et assemblées élues locales) en contexte post-parité (2000-2017). La faiblesse de l’institutionnalisation de la cause des femmes dans ces institutions est analysée à travers le double prisme des résistances des oligarchies partisanes et des logiques de professionnalisation des militantes, pouvant elles-mêmes tirer parti d’une institutionnalisation à la marge. On montre que la délégation de la cause des femmes aux expertes de l’égalité au sein et à proximité des assemblées élues tend à renforcer le processus de standardisation des politiques de genre. Réinvesties occasionnellement par des spécialistes de la gestion des intérêts du parti à travers leur enchâssement dans des enjeux emblématiques (laïcité, sécurité, famille), la différenciation des politiques de genre reste circonscrite à quelques dossiers. Cette différenciation est au demeurant euphémisée par une forme de tolérance à l’indiscipline partisane à l’échelle nationale et par des stratégies de dissimulation des réorientations de l’action publique à l’échelle locale. L’élection présidentielle de 2017 constitue un point d’orgue des usages de cette cause objet par les généralistes de la représentation. Faiblement investie sur le plan programmatique par les candidat·es et leurs équipes, cette cause fait pourtant l’objet d’usages symboliques distinctifs accentués par la mise en place des primaires et la dynamique d’hétéronomisation de la compétition politique. Sa mise à l’agenda électoral par les journalistes et les dits présidentiables apparaît fortement sélective. Cause adjectivale et malléable, elle se décline à travers d’autres thèmes jugés plus rentables (comme la famille et l’islam). Au-delà de leur fonction distinctive dans la compétition des primaires, ces usages des enjeux de genre traduisent les ajustements des candidat·es face à la remobilisation de l’électorat catholique conservateur et à la dite « droitisation » des électeurs·trices.
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